33 ans est une mise à nu pudique et poétique. L’acceptation de soi, la vie conjugale, le deuil, la paternité mais aussi la retraite ou encore la première fois… Toutes les étapes de la vie sont croquées sans tronquer ni tricher.
Avec une écriture juste, l’auteur s’attaque aux a priori et les dégoupille un à un. Écouter ses angoisses, c’est vieillir (L’Onde). S’accepter pour avancer (Chamallow). Faire des enfants ce n’est pas que indispensable (Oui oui). La tristesse liée à l’absence ne vient pas tout de suite mais dure longtemps (Vivant). Les filles à papa brillent plus qu’elles ne scintillent (Ruby). Les couples qui durent finalement sont ceux qui cultivent l’amour (Peut-être qu’on ira loin).
Pour arranger ces tranches de vie, Ben Mazué s’est entouré d’un Niçois, comme lui. Medi (Charlie Winston) a su donner une nouvelle naissance aux morceaux. Il n’ajoute pas, ni ne soustrait, il résout.
Puis viennent les cinq âges, qui racontent cinq tournants. Au corps qui se donne pour la première fois (14 ans), succède l’enthousiasme du vingtenaire confronté à l’usure de la trentenaire (25 et 35 ans). Puis, un vent de révolte souffle contre la retraite (54 ans) avant qu’une brise de sagesse (73 ans) ne vienne refermer cette grande frise (in)temporelle.